Désirant réduire ma consommation de sucre mais appréciant les confitures, j’ai résolu de les faire moi-même avec beaucoup moins de sucre et diverses astuces pour les gélifier. J’ai tout testé : la gélatine animale (Pardon mais, Beurk !), l’agar-agar (pas facile à doser et inefficace avec les fruits acides), la pectine (chère) et enfin, j’ai trouvé le truc efficace et pas cher. Vous vous attendez à ce que je révèle mon secret. Hé bien, oui ! Je vais vous l’offrir. J’utilise de la poudre de manioc. Bien dosée, elle permet à la confiture de ne pas être trop liquide et de tenir. Fière de moi ! Cependant, j’avais toujours un problème de débordement, quand la confiture se mettait à bouillir à grosses bulles. Donc, je gagnais en réduction de calories, mais je perdais en temps, à surveiller la confiture comme du lait sur le feu. C’est alors qu’une sœur me donna le scoop suivant - La communion sororale sert aussi à cela. - : « Il suffit de mettre une cuillère en bois posée en travers sur la casserole ! ». J’avoue que j’étais sceptique, plus qu’une fosse, comme dirait quelqu’un que je connais bien. Mais, n’est pas mort sans avoir essayé - proverbe créole -, j’ai testé. Incroyable, mais vrai ! Ça marche ! J’étais ravie, plus de casseroles à récurer, plus de grille à nettoyer !
C’est là que j’ai eu cette réflexion : « Ah, Seigneur ! S’il pouvait exister une version spirituelle de cette spatule pour nous empêcher de déborder ! » Car, nous débordons souvent, nous les femmes. Prompte à parler, nous ne manquons pas de pêcher, mais pire encore, nous laissons nos états de cœur déborder : plaintes, reproches, colères, médisances, …
Il y eu un temps où, au travers de la prédication de l’Évangile, dans les séminaires de sœurs ou de parents, l’Esprit me convainquait que j’avais une fâcheuse tendance à être désagréable, lorsque je souffrais physiquement. Hélas, c’est un héritage familial que nous transmettons et recevons, malgré nous. Sous prétexte d’être assaillie par la douleur, ai-je le droit de maltraiter mon entourage, par mon irritation, mon impatience et ma mauvaise humeur ? Ai-je le droit de leur réclamer que je devienne le centre du monde, de la maison, parce que j’ai mal ? Non ! Bien sûr que non ! Et c’est pourtant ce que je faisais. Quand le Seigneur a pointé cela de son doigt, non accusateur, mais défiant, j’ai abdiqué. Une seule alternative est montée à mon cœur : « Prends ta croix et fais mourir cette frustration ! ».
Je me souviens de cet épisode où malade, j’ai demandé au Seigneur de me guérir. Et cette conviction est venue dans mon cœur que c’était le moment de grandir, dans la maladie, en ayant la victoire sur ce que le Seigneur m’avait montré quelque temps auparavant. Arrivée à l’église, le pasteur a demandé à tous les malades de lever la main et à tous les autres d’aller prier avec eux. J’ai levé ma main, mais je savais que le Seigneur ne me guérirait pas cette fois-ci. Et pourtant, Il l’a fait de nombreuses fois ! J’ai dû subir une intervention bénigne, mais tout à fait terrifiante pour moi, car je saignais beaucoup et je risquais à chaque fois, de tomber dans les pommes, tellement la vue du sang m’est insupportable. Je faisais ma toilette et mes pansements en tremblant de tout mon corps.
Mais, depuis cette épreuve, j’ai commencé à brider ce caractère, à user de patience envers ceux qui oublient qu’on souffre parce qu’on a décidé d’arrêter de se plaindre, à sourire malgré tout, à écouter la souffrance de l’autre, bien que la nôtre soit plus grande, à faire un mille de plus en criant à Sa grâce, quand l’énergie n’est pas au rendez-vous, .... J’ai appris tellement dans le secours des sœurs et aussi dans la solitude la plus totale. Et j’ai réalisé que la tempérance, la maîtrise de soi, fruit de l’Esprit, ne peut venir que dans un cœur brisé. J’ai gagné ce combat, mais je n’ai pas encore gagné la guerre. La chair est tenace et toujours prête à renaître de ses cendres.
Je précise que ma guérison a été totale. Dieu veut nous guérir, n'ayons aucun doute là-dessus. Je ne suis pas en train de sous-entendre que Dieu est à l'origine de la maladie. Non, jamais ! Mais ce fut, pour moi, l'occasion d'un changement au niveau du caractère, qui est appréciable, non seulement pour moi, mais aussi pour mes bien-aimés. Prions pour la guérison, avec foi, jusqu'à ce qu'elle vienne !
L’apôtre Jacques dit ceci : « Nous bronchons (faire des erreurs) tous … si quelqu’un ne bronche point en paroles, c’est un homme (une femme) capable de tenir tout son corps en bride. » (Jacq 3.2) J’aime aussi cette belle exhortation de l’apôtre Paul aux Galates et pour chacun de nous : « Vous avez été appelés à la liberté, seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte de vivre selon la chair ; mais rendez-vous, par l’amour, serviteurs les uns des autres. » Plus que n’importe qui, un malade est en droit d’attendre des autres, mais cela n’est pas incompatible avec un cœur en bon état qui fera de lui dans la souffrance, comme Job, une source de bénédictions. Je termine avec cette phrase d’un apôtre contemporain : - Vous ne le connaissez pas ! Allons donc ! - : « Servir Dieu, ce n’est pas faire des choses pour Dieu, c’est Le laisser œuvrer en nous ! »
Nous avons tous cette spatule de bois pour nous empêcher de déborder. Elle s’appelle la croix !
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