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L'indépendance au galop

Signe caractéristique de notre temps, l’indépendance gagne l’être humain de plus en plus et malheureusement dès son plus jeune âge. Autrefois, la maison ne comportait qu’une seule salle de bains et qu’un seul WC, et souvent, les deux dans la même pièce. Il en résultait une organisation quasi militaire, pour que chacun puisse avoir le temps de se laver et partir à l’heure. C’était un sujet de conflits qu’il fallait parfois régler à coup de conseils de famille. Qui n’a pas connu ces épisodes de gastroentérite où chacun tambourinait à la porte pour réclamer son tour ?

 

De nos jours, on construit des maisons qui répondent à une nouvelle formule de vie familiale. Qu’y trouve-t-on ? Exigence première : l’indispensable suite parentale, une chambre à coucher, attenante à une salle de bains et pourvue d’un dressing le plus vaste possible. La deuxième, voire troisième, salle d’eau est alors réservée aux enfants et aux invités.

 

Mais, de plus en plus, on voit apparaître des suites enfantines. Chaque adulte miniature - Je pousse un peu le bouchon, exprès - dispose alors de sa salle d’eau privative, de sa vaste chambre avec coin télé-vidéo-ordinateur-console-internet - une maison dans la maison quoi ! - et accessoirement un bureau pour les devoirs - Qu'il doit être dur de se mettre au travail, dans une chambre pareille ! Le résultat est que, de plus en plus, les membres de la famille vivent sous le même toit, chacun dans son espace privé. On ne sort de sa chambre que pour manger, portable ou tablette en main, pour ne rien rater. Parfois, même, le repas n’est plus un moment de rencontre, quand chacun mange quand il en a envie, à toute heure du jour et même de la nuit - Pas très bon pour la santé, tout ça ! -

 

Il est une pièce qui s’appelle la pièce à vivre, de plus en plus désertée de nos jours, ce qui fait qu’elle devient mal nommée. C’est bien dans cette pièce que l’on doit se retrouver, tous ensemble à partager, à rire, à jouer, à recevoir des invités, … Les enfants sont bienvenus pour les temps de loisirs, à s’amuser, avec les parents ou sous leur regard. Ce qui n’est pas incompatible avec des temps plus solitaires - pour prier, téléphoner, … -. Le respect de l’intimité est néanmoins présent, soumise à l’appréciation intelligente des parents.

 

Les enfants et adolescents, - Parfois même les parents, hélas ! - semblent ne pas savoir qu’il existe une touche pause sur chaque jeu pour leur permettre de répondre quand on leur parle. Les parents sous la pression  - Hum, de qui ? - fournissent aux enfants un téléphone - AYAYAYE ! -, pour leur sécurité pensent-ils, sans réaliser que c’est les ouvrir sur des choses qu’ils n’ont pas appris à gérer, - A chaque âge, sa mesure de maturité !  - .

 

Tout est fait pour que chacun vive sa vie, n’ayant pas ou très peu de compte à rendre. La vie de famille est alors anéantie par cette indépendance. On ne se parle pratiquement plus, on rentre, on sort, chacun vaquant à ses occupations. Les relations parents/enfants souffrent alors de cette course journalière où chacun regagne sa tanière, une fois rentré. Il arrive alors que par manque de proximité, les enfants ne ressentent plus l’autorité, le regard, le soin spirituel des parents qui, eux-mêmes emportés par le courant, ne sentent pas que leurs enfants deviennent de véritables étrangers sous leurs yeux, au fil des années.

 

Mais, nous enfants de Dieu, engagés par le baptême à vivre pour le Seigneur (Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. Romains 6:4), appelés à être renouvelés dans nos pensées (Si, conformément à la vérité qui est en Jésus, c’est en lui que vous avez été instruits à vous dépouiller … à être renouvelés dans l’esprit de votre intelligence, et à revêtir l’homme nouveau. Ephésiens 4 :21-24) et engendrés dans l’Evangile (Il nous a engendrés selon sa volonté, par la parole de vérité. Jacques 1:18), pouvons-nous laisser cette indépendance gagner nos demeures ?

 

Prenons garde que l’esprit de ce siècle nous égare et qu’au nom de la facilité, de notre confort et de celui de nos enfants, nous ouvrons la porte à toutes sortes de dérèglements conséquents. La catastrophe guette ceux qui font fi de la vie selon l’Esprit de l’Evangile. Que dit Dieu à propos du mari, du père, de l’épouse, de la mère et des enfants ? Si nous voulons une famille unie, témoignage de la puissance du message de la croix, cherchons à accomplir la volonté de Dieu dans notre propre maison. En cela, c’est certain, nous nous retrouverons à contre-courant de ce monde qui ne connaît plus la signification du mot « soumission ». Ne donnons pas à nos enfants des outils pour qu’ils deviennent indépendants vis-à-vis de nous - ou dépendants, complètement "accros" aux écrans - dès leur jeune âge. Instruisons-les sur les dangers de ce que ce monde propose pour les perdre. Gardons-les proches de nous, avec un soin constant, une relation de cœur, remplie d’amour dans la discipline. Donnons-leur le temps qui leur est dû, pour prendre soin d’eux selon le cœur de Dieu.

 

Les nouvelles technologies, les écrans divers, les réseaux - sociaux ? Ah oui vraiment ? - tous nos biens et notre argent doivent servir à glorifier Dieu, et non pas à construire notre propre royaume terrestre, éphémère et sans valeur. Si nous n’en sommes pas convaincus, nous y ferons face, lorsque nous nous retrouverons devant Dieu, à la fin de notre course. Nous n’emporterons rien avec nous, nos enfants et petits-enfants et arrière-petits enfants non plus ! Il y a tellement à faire pour l’avancement du royaume, ne perdons pas notre temps dans le futile, mais travaillons à notre salut, à notre service et à celui de nos enfants.

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