Il y a un moment de ma vie chrétienne où le Seigneur ouvrit mes yeux sur un gros problème. Un sentiment de rejet enraciné depuis l’enfance me poussait sans cesse à prouver à la terre entière que je valais quelque chose. Pourtant, le jour où le Seigneur m’avait trouvée - Oui, c’est Lui qui m’a choisie ; je ne croyais même pas en Son existence ! -, j’ai été comblée de cet amour puissant. Que s’est-il passé pour que mon « moi » se mette à promener des regards inquiets, à la recherche d’amour humain, de reconnaissance et même de position ? Lorsque le Seigneur me montra que je devais faire mourir cette insatiable quête, je n’imaginais pas que cela prendrait des années. Cependant, une conviction remplissait mon cœur de plus en plus : « Si je veux le cœur de Jésus, mon Sauveur et Seigneur, je dois faire mourir tout ce que ma chair réclame. » C’est une grâce d’entendre le message de la croix qui éclaire notre iniquité la plus profonde et bien cachée. Dès ce jour, j’ai moi-même combattu ce « moi » orgueilleux, qui refuse de céder le trône à mon Maître.
J’ai voulu servir le Seigneur très vite, avec beaucoup de zèle et d’immaturité, en réponse à ce qu’Il m’avait offert - mon salut et toutes les bénédictions qui ont suivi -. Mais, ce n’est que plus tard, que je reçus, par révélation, la motivation de tous mes actes et de mon service. Je visais haut, très haut. J’avais compris que la femme ne pouvait en aucun cas, avoir une position d’autorité parmi les dirigeants de l’église - les ministères d’Ephésiens 4/11 -, mais je me disais : « Je vais faire mon chemin et, un jour, je serai élevée ! ». J’y ai mis toute mon énergie à prouver que j’en étais digne. Plus je m’élevais, plus le Seigneur me résistait, à travers la prédication, les situations, les encouragements et corrections des uns et des autres. Quand je reçus la révélation de la puissance de la croix, je fus illuminée. Mon « moi » devait disparaître ! La guerre était déclarée.
Pour commencer, je saisis - au propre comme au figuré - toutes les occasions de faire mourir mon orgueil : le balai plus que le micro, le service plutôt qu’être servie, la conduite plutôt qu’être conduite en voiture, préparer plutôt que manger, suivre quelqu’un de moins intelligent que moi au lieu d’enseigner, obéir alors que je savais mieux faire, écouter au lieu de parler, descendre au lieu d’être élevée, … Je devais jeter toutes mes couronnes : mon QI, mon extraordinaire faculté à apprendre et à mémoriser - Ça n’aide pas toujours quand on n’oublie rien. -, mon charisme, mes biens, mes richesses, même ma carrière pourtant très prometteuse - Attention, Dieu ne demande pas cela à tous ! -, ma réputation, mon nom, …. Ce fut long et parfois douloureux.
Le nettoyage de l’église fut une souffrance qui fit gémir mon âme. Mais j’étais résolue, déterminée coûte que coûte, à mourir pour avoir la vie. Comme lors de tout traitement, il y a eu parfois des rechutes, mais je reprenais du poil de la bête. Je souffrais et mourais à petit feu et parfois à grandes flammes.
Cela a duré des mois ! Manquant de patience, un jour, je suis allée voir un des pasteurs pour lui dire que c’était trop long, trop dur et que je n’y arriverai jamais. Très étonné, il me répondit : « Mais tu es sur le bon chemin ! Tu sens à des kilomètres l’odeur de chair brûlée. Ce n’est pas le moment d’abandonner ! Patience, patience ! » Je relevais la tête et reprit le chemin, le chemin de la croix.
Quelque mois plus tard, je commençai à être relâchée pour servir le royaume. Et je continue à mener ce combat, avec plus ou moins d’intensité, selon ce que Dieu veut faire de ma vie et dans mon cœur. Si je regarde derrière moi, je ne peux que bénir le Seigneur d’avoir pris soin de moi de cette manière. Mais, je n’ai pas eu affaire à Lui en personne. Beaucoup d’instruments sont intervenus, avec parfois de tout petits marteaux de précision, parfois de grosses masses, pour briser ce cœur endurci qu’était le mien. Il a su mettre les bonnes personnes, au bon moment pour alimenter le feu à la bonne température. J’ai même été accompagnée pour trouver le courage d’entrer dans la fournaise.
Je ne regrette rien et encourage mes sœurs à mourir. Nous sommes destinées à devenir des femmes de l’Esprit. Rien d’autre n’a d’attrait à mes yeux aujourd’hui ! Je veux Jésus dans mon cœur et seulement Jésus ! Cela vaut la peine de souffrir pour être libre de toute ambition charnelle et recevoir la nature de mon Dieu en retour. Y a-t-il une carrière qui puisse prévaloir devant cela ? Un mariage ? Une réussite sociale ? Une réputation ? Rien de tout cela ! C’est un honneur, un privilège que de ressembler de plus à plus à ce Dieu si grand et si bon. Le Servir c’est l’offrande d’un cœur reconnaissant.
1 Pierre 5/6 nous dit : « Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève au temps convenable. »
Pour moi, l’humiliation passa par le balai. Et vous ?
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Fabienne Giuliana (mercredi, 19 décembre 2018 13:34)
Waouh. ..Merci pour le partage !
Didi (samedi, 22 décembre 2018 12:43)
Ah oui bien vrai!