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L'orgueilleux, ce malheureux ! (1)

Qu’est-ce qu’un orgueilleux ?

Souvent cité dans les écrits bibliques, considéré comme l’un des sept péchés capitaux, synonyme d’arrogance, de fierté exacerbée, de suffisance, de vanité ou de prétention, que nous dit le mot « orgueil » ? Le mot est chargé d’images négatives. Une personne trop confiante en elle est souvent qualifiée et taxée d’orgueilleuse ou de narcissique.

 

L'orgueil est une opinion très avantageuse, le plus souvent exagérée, qu'on a de sa valeur personnelle, aux dépens de la considération due à autrui, à la différence de la fierté qui n'a nul besoin de se mesurer à l'autre ni de le rabaisser. L'orgueil est un manque ou une absence d'humilité, c’est le mépris de tout et de tous, sauf de soi-même. L’orgueilleux est celui qui donne le sentiment d'être plus important et plus méritant que les autres, de ne rien devoir à personne, ce qui se traduit par un mépris pour les autres et le reste de la création et un rejet de la révélation et de la miséricorde divines. Cela est caractérisé par un désir exagéré de la puissance et de la domination, se manifestant par une exagération en paroles et souvent en action.

 

Il est dit que l’orgueil représente le plus grand fléau de l’humanité. Il demeure à l’origine des grands déchirements de la vie familiale et sociale, des rivalités entre les peuples, des guerres, des intrigues, de la haine et des rancunes contre les autres.

 

L’orgueil nous fait résister à toute transformation intérieure. L’orgueil essaie continuellement de nous empêcher de voir DIEU en chacun, de vivre des actes de pardon, d’exprimer nos sentiments ou émotions, d’être vrais et d'apprendre sur nous-mêmes.

 

Égocentrisme et supériorité sont les deux caractéristiques les plus saillantes de l’orgueil, deux tendances de fond, dont la pression agit secrètement au cœur de la plupart de nos pensées et de nos comportements. L'orgueil est en réalité le péché propre de Lucifer qui, n'acceptant pas sa condition de créature, a voulu se faire l'égal de Dieu. Tombant dans la folie de l'orgueil, Lucifer a déclaré la guerre à Dieu. C'est dans cette folie de Lucifer que se trouve l'origine première de toutes les guerres, de toutes les révoltes, de toutes les haines, de tous les désordres. De Lucifer (ange de lumière), il est devenu Satan (opposant, accusateur).

 

L'orgueil est la plus grave de toutes les maladies spirituelles et la plus nuisible.

Plus l'habitude de désobéir à Dieu est grande dans une âme, plus profonde y est la maladie de l'orgueil. L'âme orgueilleuse, dans la mesure même de ses désobéissances à Dieu, ne voit plus clair ; elle devient incapable de discerner en elle ce qui est vrai et ce qui est faux, ce qui est bien et ce qui est mal, parce qu'elle est enveloppée de ténèbres. Sans trop s'en rendre compte, cette personne se comporte vis-à-vis de Dieu comme quelqu'un qui a des droits sur lui ; elle trépigne d'impatience si ses prières ne sont pas exaucées comme elle l'entend. Dans l'épreuve, elle se décourage. Si l'épreuve devient plus cuisante, plus humiliante, la révolte monte en elle. Inconsciemment sans aucun doute, elle met en question l'amour de Dieu à son égard et même sa justice. "Dieu me rejette. Dieu m'abandonne. Dieu ne m'aime pas. Je n'ai rien fait à Dieu pour qu'il me traite ainsi ; il n'est pas juste envers moi. Son Évangile ne fonctionne pas pour moi."

 

Dans les rapports avec le prochain, l'orgueil va se manifester par un détestable esprit de domination, de vantardise, d'obstination, de contradiction et d'arrogance.

L'orgueilleux, bien qu'il soit capable de prendre des airs modestes, est convaincu de sa supériorité dans un domaine ou dans l'autre et il entend bien que cette supériorité soit reconnue. Il est porté à se mettre en valeur, à se vanter, à tirer gloire de son avoir, de son savoir et de son pouvoir. Il recherche l'approbation, les félicitations, les honneurs. Il a aussi, dans sa pensée, toujours ou presque toujours raison ; voilà pourquoi, il n'accepte pas facilement une remarque qu'il prendra comme un manque d'égard ou une incompréhension. L’orgueilleux est très souvent blessé, car il ne reconnaît pas ce qu’on lui dit comme une réalité possible. Il est habituellement si sûr de lui-même qu'il ne lui vient pas à l'idée qu'il puisse­ en telle circonstance­ se tromper gravement. Il s'obstine dans ses idées et son vouloir, ayant même comme adversaires de ses positions des personnes beaucoup plus compétentes et beaucoup plus sages que lui. Il lui est extrêmement difficile de s'incliner devant l'autorité et la vertu des autres, de louer leurs bonnes actions. Il n'aime pas la bonne réputation des autres, cherchant et trouvant toujours quelques motifs pour les critiquer. Dans les relations avec les autres, il impose ses idées, ses façons de faire comme étant les meilleures et devant être adoptées ; il contrôle tout. Et ce contrôle est néfaste, parce qu'il empêche les autres de prendre leurs responsabilités et de s'épanouir, que ce soit à l'intérieur de la famille ou ailleurs. Les enfants, certes, doivent apprendre à obéir, et donc à être humbles. Mais les parents doivent former leurs enfants au sens des responsabilités et ne pas les empêcher de se développer en faisant tout à leur place. L'orgueil, qui ne sait pas faire confiance à un inférieur, éteint en lui tout esprit d'initiative; il agit en ennemi de la liberté et de l'autonomie d'autrui.

 

Il n'est pas rare qu'en plus d'un détestable esprit de domination et d'entêtement, le signalement extérieur de la maladie de l'orgueil soit un esprit de contradiction qui peut aller jusqu'à être systématique. Il suffit alors que l'un dise "blanc" pour que l'orgueilleux dise "noir". C'est ainsi qu'il affirme sa "supériorité" par des avis qui n'admettent aucune discussion. 

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