Quel est le remède ?
Regardez ce qu’il nous en a coûté dans notre santé, notre paix intérieure, nos relations, notre bonheur et notre amour avec les autres. Sommes-nous prêts à continuer à payer ce prix ? Cela en vaut-il la peine ? Est-il possible de guérir de l’orgueil ?
L’humilité, par opposition, est une force qui me permet de résister à la pression de cet orgueil en ouvrant mon regard sur la réalité de ce que nous sommes et de notre place dans la famille, l’église et le monde.
Nous voulons tous arriver un jour à vivre l’HUMILITÉ et la FIERTÉ sans laisser l’orgueil prendre le dessus. Le renoncement à nous-mêmes est une très grande assistance lorsque l’orgueil veut nous envahir. La vraie humilité nous permet de reconnaître aussi nos forces, nos talents, nos qualités et cela, sans vantardise, dans la plus pure objectivité, sans chercher à impressionner les autres. L’humilité, c’est donc de se voir tel que vous êtes, tout simplement.
Prendre notre croix, renoncer à nous-mêmes, c’est faire l'aveu personnel de nos fautes à Jésus-Christ. Cela comporte une humiliation volontaire qui attire puissamment du cœur de Jésus une grâce qui illumine la conscience et la libère. Le chrétien, aidé du Saint-Esprit, ne craint plus de montrer toutes les blessures de son âme. En s'humiliant, l'homme pécheur se met à sa place devant Dieu ; il rétablit l'ordre inversé par l'orgueil. Les actes de simplicité et de sincérité nous font vivre un sentiment de bonheur beaucoup plus extraordinaire que celui de toujours avoir raison. Si, dans le moment, nous vivons de la rancune contre quelqu'un et qu’il nous est impossible, d’abord, de lui demander pardon, de ne pas lui en vouloir, et, ensuite, d’avoir omis de reconnaître l’amour dans ses gestes ou paroles, ce sera que nous laissons notre orgueil nous en empêcher. Demander pardon et faire acte d’amour ne signifient pas perdre ni gagner.
Tout revient à ce qu'il y a de plus important : l’AMOUR. Chaque acte d’amour finit par régler tous les problèmes et transforme tout dans la vie. L’amour a un grand pouvoir de guérison aux niveaux spirituel, physique, mental et émotionnel.
Souvent, notre orgueil nous a été transmis et nous le transmettons à nos enfants. On ne peut se débarrasser du jour au lendemain d’un orgueil qui existe depuis des générations et des vies. On y parvient tout doucement par de petites victoires successives. Le meilleur moyen d’apprendre à maîtriser votre orgueil lorsque vous faites face à quelqu'un qui veut avoir raison consiste à ne pas vous obstiner. Acceptez l’idée que, dans le moment, cette personne possède une vérité qui lui est importante. Sa vérité s’avère aussi vraie pour elle que la vôtre l’est pour vous. Lorsque vous réalisez que vous avez laissé votre orgueil prendre le dessus lors d'une discussion, allez voir la personne concernée. S’il y a lieu de demander pardon, faites-le. Expliquez-lui que vous venez de réaliser que vous vous étiez laissé dominer par votre orgueil. Dites-lui que vous réalisez que vous vouliez avoir raison à tout prix et que votre orgueil avait pris le dessus. Avouez-lui que vous avez maintenant décidé de vous prendre en main, mais qu’il faudra être patient avec vous.
Sortir de l’orgueil pour vaincre l’iniquité
Si l’humilité consiste à résister à la pression de l'orgueil, que l’on devine puissante, elle demande nécessairement un effort.
- La première raison est éthique et renvoie à ce qu’on a pu appeler « l’amour de la vérité ». Il est certes dans ma nature d’être aveugle sur la place réelle que j’occupe dans le monde, mais il est tout autant dans ma nature, quand j’ai pris conscience d’une illusion, d’essayer de m’en libérer. A moins d’être spirituellement mort, personne ne peut se satisfaire de vivre sciemment dans la fausseté sans chercher à en sortir. Notre nature profonde chrétienne est donc de rechercher la vérité, quelle qu’elle soit, même quand elle est désagréable à notre ego. Puisque l’orgueil est mensonge et illusion, il est de notre devoir éthique de travailler pour être plus humble, de façon à sortir de ce mensonge et nous rapprocher de la vérité de ce que nous sommes.
- La seconde est d’ordre psychologique, car l’orgueil est, si on y réfléchit bien, à la source de la plus grande partie de nos souffrances psychiques. Le problème de l’orgueil, on l’a vu, c’est qu’il nous pousse à maintenir sur nous-mêmes une illusion qui ne correspond pas à la réalité et qui donc est perpétuellement battue en brèche par la réalité. Constamment, la vie vient nous rappeler douloureusement que nous ne sommes ni le centre, ni le sommet de l’univers. Et tout aussi constamment, nous cherchons à construire des stratégies qui nous permettent de nier cette évidence.
Nous devons vaincre l’orgueil, pour être heureux et libres. Il faut donc s’attaquer à la source du problème.
· Le premier pas consiste à prendre conscience du fait que je suis dans l’illusion. C’est un renouvellement de nos pensées qui permet de préparer le travail effectif sur l’humilité : « Non, je ne suis pas le meilleur, ni le plus beau, ni le plus intelligent, ni le plus cultivé, non le plus brillant, ni le plus populaire, ni le plus admiré, et alors ? Oui je commets des erreurs, j’en commets même beaucoup. L’essentiel est d’apprendre de ces erreurs et d’avancer. Non, il n’est pas absolument vital pour moi de montrer à la face du monde de quoi je suis capable, cela ne m’apportera rien. Non, si l’autre a plus que moi, il n’y a pas lieu de le détester ou de crier à l’injustice, mais plutôt d’être content pour lui et de faire de mon côté tous les efforts nécessaires pour progresser. Non, je ne suis pas indispensable. Oui j’ai toutes ces qualités, mais d’où me viennent-elles ? Comment pourrais-je prétendre que tout cela vient de moi-même, alors que tout me vient de Dieu ? Etc. »
· Repérer en soi toutes les manifestations de jugement et de mépris par rapport à autrui et rejeter ces pensées. Qui suis-je pour juger ? Au besoin, se rappeler ses erreurs passées, non pas dans un esprit d’auto-flagellation, mais simplement pour se remettre à sa place. Au nom de quoi puis-je me permettre de mépriser telle ou telle personne, moi qui ai fait ci et ça ?
· Se taire. Se taire là où nous avons envie de frimer, de montrer notre supériorité, de donner des leçons, de montrer que nous avons raison.
· Accepter les critiques. En général, quand on est critiqué, la première réaction est de se sentir agressé et de mettre immédiatement en place des stratégies de défense ou de fuite : chercher à se justifier avant d’avoir réfléchi au problème ; décrédibiliser celui qui critique de façon à annuler d’office tout ce qu’il dit « Il dit ça par jalousie ; il ne voit pas l’ensemble du problème, il n’a aucune idée de la complexité. » ; concentrer toute son attention sur un problème secondaire pour ne pas avoir à réfléchir à ce qui est reproché « Il m’a parlé d’un ton agressif et désagréable ; pourquoi il m’a reproché cela devant tout le monde, c’est vraiment un manque de tact inouï. » ; s’effondrer ou déprimer, ce qui est une façon de fuir la réalité (je me concentre sur ma souffrance et mon anéantissement, et pas sur la réalité de ce qui m’est reproché). La réaction humble est tout autre : elle consiste à maîtriser la souffrance de la piqûre et à accepter d’écouter pour voir si la critique n’est pas justifiée et dans tous les cas en tirer une leçon.
· Accepter tout court. Accepter ce qui arrive, s’accepter soi-même avec ses manques et ses insuffisances, ce qui conduit, curieusement, à un sentiment délicieux de libération. L’ego illusoire est plein de vide. Quand on accepte humblement sa position, on est vidé de ce vide, ce qui nous donne ce sentiment rare et précieux de plénitude.
· Aller de l’avant et développer, contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, un esprit de vainqueur. Car l’humilité, ce n’est pas se résigner amèrement ou rester passif face à ce que qu’on est. Paradoxalement, l’humilité est à voir dans une perspective dynamique qui nous pousse à nous développer et à aller de l’avant.
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