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"Non, non et NON !"

Qui n’a pas réagi avec consternation devant ces enfants qui répètent sans arrêt « NON ! » ? Pour peu qu’on soit directement concernée, comme la maman, l’exaspération gagne du terrain. « Mais qu’ai-je fait pour avoir un enfant aussi désobéissant ? »

Il m’est arrivé de constater que la première réaction des parents et de s’opposer de manière radicale à cette série de « NON ! » qui apparaît tout d’un coup sans raison aucune, mais bouleverse tellement toute la famille. Pour peu que les parents éprouvent de la honte, la gestion des crises devient problématique, chacun allant de son sentiment d’impuissance ou, à contrario, de son esprit combatif, bien décidé à « mater » le petit rebelle.

Dieu et tous les professionnels de l’éducation s’accordent pour dire qu’il est vital de discipliner un enfant. Entre nous, a-t-on le choix de ne pas s’accorder avec Dieu ? Ne prenez pas ce risque. Disciplinez votre enfant. Il en va de son devenir de chrétien et de citoyen.

Sachez qu’un enfant, au tout début de sa vie, se considère comme une partie de sa maman. A partir de 18 mois, il prend conscience de son unicité et entre dans une phase d’opposition qui va durer jusqu’à ses 3 ou 4 ans. Cette phase d’opposition est caractérisée principalement par ce fameux « Non ! ».  Une bonne partie des « non » sont des tentatives de se démarquer des désirs de ses parents. Cela reviendrait pour lui à dire à l’adulte qui l’a en charge : « Toi, c’est toi et moi, c’est moi ! », une manière comme une autre d’affirmer qu’il existe à part entière et se distingue bien mentalement de ses parents. Il se construit ainsi sa personnalité et son autonomie. A cela s’ajoutent les angoisses, les cauchemars et peurs de toutes sortes. L’enfant se sent unique, mais aussi très fragile. Il n’est pas capable à cet âge de gérer ses émotions, avant 3 ou 4 ans. Cela demande de l’entraînement et de la maturité. Le progrès est donc possible. L’obstination, le refus de partager et l’égocentrisme sont le quotidien des enfants de cet âge. Leur vie ressemble à un puzzle, et inconsciemment, ils essaient de rassembler les morceaux. C’est une phase délicate et particulièrement épuisante pour les parents. On a tendance à accepter sans mal qu’un bébé pleure à gorge déployée, mais dans le cas d’un enfant qui se tient sur ses deux pieds, cela est jugé comme un caprice ou un manquement à l’éducation. On juge souvent l’enfant et/ou les parents. Le manque d’éducation existe, mais je ne parle pas ici de parents qui ne prennent pas leur responsabilité.

Tous les enfants passent par cette étape d’individuation. A tout moraliser ou dramatiser, les parents, notamment les chrétiens, cherchent des solutions pour faire cesser, les « Non ! », les cris et les crises. C’est légitime. Sachez que cette phase est normale, qu’il ne s’agit en aucun cas d’une défaillance de votre éducation. Quoi que vous fassiez, elle aura lieu. C’est immuable ! Cela revient t-il à dire qu’il n’y a rien à faire ? Non, ne tombons pas dans le laxisme, non plus ! Si Dieu demande de prendre son enfant en main, il faut le faire.

La Bible nous enseigne : « Instruis l'enfant selon la voie qu'il doit suivre; Et quand il sera vieux, il ne s'en détournera pas. » (Proverbes 22/6) ou encore « Et vous, pères, n'irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les instruisant selon le Seigneur. » (Éphésiens 6/4)

Alors, comment faire ? Tout d’abord « corriger » signifie « ramener à la règle ou supprimer les erreurs ». Un autre sens est celui d’infliger un châtiment corporel à l’enfant.

« La verge et la correction donnent la sagesse, Mais l'enfant livré à lui-même fait honte à sa mère. » dit Proverbes 29/15.

Bien entendu, il n’est nullement question de battre un enfant, mais d’une manière ou d’une autre, il doit savoir qu’il y a une autorité sur sa vie et l’apprentissage de la soumission est plus que vitale pour toute sa vie d’adulte. Chaque enfant est unique, mais toutes les phases de développement sont identiques. Chaque phase demande une gestion et un soin appropriés.

Premièrement, débarrassez-vous de la peur d’être taxés de mauvais parents. On ne devient pas parents à la naissance d’un enfant. On devient parent en apprenant. Apprenez à désamorcer les bombes, à ne pas jeter d’huile sur le feu, en braquant votre enfant par un autoritarisme violent et irrespectueux, dans l’humiliation. L’autorité ne se mesure pas aux décibels de la voix. Bien au contraire ! A mal interpréter les écritures, les parents ont cru que le bâton, la spatule ou tout autre instrument était la solution ultime et unique à tous les débordements. Le temps leur a montré que ce n’était pas la solution miracle. Sans le cœur d’amour de Jésus, le résultat sera même contraire à l’effet escompté. L’enfant irrité peut se raidir davantage, nourrir de la haine et préparer précocement son départ du foyer, à un âge plus avancé. Évitez à tout prix le rapport de forces extrême, mais si vous vous retrouvez dans cette impasse, ne lâchez pas. Cependant, cela doit demeurer exceptionnel. Tous les adultes le confirmeront : ils se rappellent de quelque confrontation douloureuse qui leur a fait du bien et ils ont appris à ne jamais recommencer l’inacceptable.

Cherchez le cœur de Dieu pour votre enfant. Priez, jeûnez, pour avoir la sagesse, la patience - Il en faut beaucoup. - et surtout, apprenez des autres. Acceptez d’être dépouillée de votre loi et dureté de cœur ou au contraire d’émotions débordantes qui vous paralysent. Criez à Dieu jusqu’à ce qu’Il vous réponde. Organisez votre vie pour ne pas être au bord de l’épuisement quand vient le moment de prendre soin de votre enfant. Si cela est possible, mettez votre vie professionnelle entre parenthèses, afin d’être totalement disponible, du moins tant que l’enfant est petit. Toutes les mamans vous le diront : C’est quand  elles sont malades que l’enfant  est plus difficile. L’explication est qu’il ressent que vous n’êtes pas aussi disponible et cela crée chez lui de l’insécurité. C’est un cercle vicieux dont il faut sortir : fatigue extrême = enfant pénible = épuisement.

Avoir le cœur de Dieu pour votre enfant est le défi à relever. Il sera plus abordable si avant la naissance, vous avez appris à donner votre vie pour votre mari et pour les autres. Dieu se charge de nous apprendre à aimer de la bonne manière, sans condition. Apprendre, bien avant la naissance d’un enfant, prépare à aimer quand cela devient difficile ou que l’autre n’est pas agréable. Certains enfants sont particulièrement difficiles, n’hésitez pas à chercher de l’aide. Parfois, ce sont les problèmes de couple qui rendent l’enfant instable. Un enfant difficile est souvent un enfant malheureux, s’il n’est pas atteint de troubles du comportement. L’aide d’un professionnel n’est pas exclure, notamment pour identifier la cause d’un caractère irascible.

Face aux « Non ! » irréductibles et aux crises, permettez à votre enfant de s’améliorer. Félicitez-le quand cela se passe bien. L’éducation a pour piliers le compliment et la réprimande. Veillez à ne pas trop pencher d’un côté ou de l’autre ! Apprenez à votre enfant qu’il a le droit de pleurer, mais qu’il n’est pas utile de hurler. Toutes sortes de solutions existent pour ramener un enfant au calme, à la raison et à l’obéissance. A vous d’être inspirée pour trouver celle qui convient parmi une palette diversifiée de réactions. Je dis « inspirée », car toutes sortes de conseils contraires à la Parole de Dieu pullulent également. Discernez ! Et tous les enfants de la même fratrie ne sont pas identiques. Ce qui fonctionne avec l’un peut se révéler complètement inefficace avec l’autre.

Il convient de rester calme et d’évoluer dans un environnement d’amour, de confiance et d’apaisement. N’oubliez pas que tout se termine toujours par un gros câlin. N’acceptez pas la bouderie, mais apprenez-lui plutôt à gérer ses frustrations. Cela fait partie de l’exercice de la foi : s’attendre au Seigneur pour ce qu’on ne peut avoir dans l’immédiat. Priez avec Lui pour l'aider à dissiper la tension. L’obéissance seule ne garantit pas un bon état de cœur. Surtout, assurez-vous que l’enfant a compris, qu’il a accepté votre autorité et votre décision, qui seront toujours pour son bien et parce que vous l’aimez. Trouvez son cœur pour ressentir qu’il s’humilie et accepte votre soin et votre amour dans la correction. 

 

Seul l’amour portera des fruits durables. N’exigez pas l’obéissance à cause de votre orgueil blessé ou avec la menace d’une malédiction d’un Dieu mécontent de ses méfaits. Exprimez-lui votre affection et sachez que la discipline rassure l’enfant. C’est comme si vous lui disiez « Je t’aime tellement que je ne peux pas te laisser faire tout ce que tu veux et devenir quelqu’un de désagréable que personne ne voudra aimer ! ». Et l’enfant vous en sera reconnaissant.

Et à 4 ans, il passera à une autre étape, qui demandera d’autres attentions. On en parlera une autre fois.

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