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A l'école des mamans

Alors, revenons à nos chers petits de 2 à 4 ans.

Freud disait qu’on peut préparer un enfant à son futur métier, en s’y prenant dès la naissance et ce jusqu’à 5 ans, période pendant laquelle l’apprentissage est à son apogée. L’enfant est une extraordinaire machine à apprendre.

 

Les dernières recherches en neuroscience * ont établi que l’apprentissage a 4 piliers :

1- L’attention. Il faut captiver l’attention de l’enfant pour qu’il apprenne.

2- L’engagement actif. Il apprendra mieux s’il en a envie. On travaille alors sa motivation. On attend le fameux « déclic ».

3- Le retour d’information qui permet à l’enfant de corriger ses erreurs, qui sont toujours positives, car indispensables à l’apprentissage. Les neurosciences démontrent que l’erreur ou l’incertitude sont normales. Elles sont même indispensables. Les punitions face aux erreurs ne font qu’augmenter la peur, le stress et le sentiment d’impuissance inutilement. Les punitions et la méthode autoritaire sont néfastes aux apprentissages. La motivation positive et les encouragements stimulent l’apprentissage. Les meilleurs encouragements résident dans le regard des autres et la conscience de progresser. Attention les félicitations ne sont pas synonymes de récompenses !

4- La consolidation qui passe par la répétition et l’automatisation. Il est essentiel de répéter une connaissance nouvellement acquise :

§  Pour mémoriser une information, notre cerveau a besoin de 3 passages au minimum.

§  Pour intégrer une nouvelle habitude, il a besoin de 21 jours.

Il est nécessaire de distribuer l’apprentissage tous les jours ! Après une période d’apprentissage, une période de sommeil, même courte, améliore la mémoire, la généralisation, la découverte de régularités. L’amélioration du sommeil peut être une intervention très efficace pour remédier à des troubles de l’apprentissage. 

 

Tout ceci pour vous dire, chères mamans, qu’un enfant apprend lorsque ces 4 piliers sont réunis. Une phase est particulièrement énergivore, celle de la répétition. L’enfant peut vous demander le même jeu 10 fois de suite, ou réclamer la même histoire. Il peut également répéter tout ce que vous dites et en plusieurs fois. Non, ce n’est pas de l’insolence ! Toutes ces « manies » ne sont en fait que de la consolidation. Il apprend de la même manière que vous, lorsque vous lisez à haute voix une phrase écrite dans une langue étrangère. Vous entendre fixe vos connaissances.

Encore une fois, c’est un stade de développement incontournable. Il faut vous y faire ! Donc, patience, patience !

 

Je le répète, vous pouvez être les meilleurs parents qui soient, votre enfant passera par ce stade de développement. Il s’agit rarement, de péché, de désobéissance volontaire, à soustraire à coups de brimades ou de châtiment corporel. Rappelez-vous ceci : Le bâton, ce n’est pas automatique. Il faut instruire, exercer pour améliorer les compétences et les attitudes et constamment motiver et féliciter. Votre réaction est essentielle et doit être adaptée à la motivation de ses actions, c.-à-d., à l’état de son cœur.

Soyez conscientes que votre enfant répète pour apprendre, fait des bêtises parce qu’il explore des choses nouvelles, et par conséquent n’est pas forcément en train de vous désobéir sciemment. Seul l’Esprit de Dieu peut vous témoigner de sa motivation. N’oubliez pas que la recherche de sécurité affective passe par la confrontation. Résister à l’enfant quand il le faut est pour lui une preuve d’amour. Il faut fermement afficher votre désaccord et susciter les occasions et les encouragements pour qu’il améliore ses attitudes et ses connaissances.

C’est aussi durant cette période que l’enfant fait des « gaffes », n’étant pas encore capable d’adapter son discours à son interlocuteur. Il parlera avec la même désinvolture à son frère et à votre patron. Il ne discernera pas ce qui se dit et ce qui ne se dit pas. C’est un apprentissage qui demande du temps et c’est à vous de lui apprendre. Il n’a par ailleurs aucune conscience du danger environnant.

 

Quand Jésus disait qu’il aimait les petits enfants, il faisait sûrement allusion à leur grande sincérité et à leur spontanéité. Ils réfléchissent à haute voix et s’expriment sans filtre, ce qui peut occasionner certaines situations embarrassantes. Un petit garçon dit un jour à la 2e épouse d’un oncle veuf et remarié depuis peu : « Ah, mais tu es vivante, alors. On m’avait dit que tu étais morte ! » Voilà un exemple de propos spontané empli de spontanéité et d’empathie. C’est très gênant, en effet, mais cela mérite-t-il une punition ? Certainement pas !

 

Entre 4 et 6 ans, le psychologue Harry Ifergan nous apprend que l’enfant se confronte de plus en plus au monde extérieur. L’enfant prend conscience du rôle respectif de ses deux parents, dans sa vie de tous les jours, et du même coup il interroge ses origines, le mystère de sa naissance et donc la différence des sexes. Il ressent alors comme légitime son attachement privilégié à sa mère. Son père a dès lors pour charge d'élargir ce lien afin que l'enfant puisse s'intéresser au monde qui l'entoure. En plus d'être un élément d’ouverture dans le couple mère-enfant, le père peut être perçu comme un rival mais aussi un modèle de référence et une source nouvelle d’affection. L'enfant doit apprendre à reconnaître son autorité et l'accepter pour pouvoir construire en lui une instance morale. C'est cette instance qui lui permettra de régler ses comportements en leur donnant des formes qui soient acceptables pour la société.

C’est la période où l’enfant veut être comme ses parents qu’il trouve puissants, beaux, grands et forts. Il a, à ce moment, une énergie presque illimitée pour acquérir de nouvelles informations et de nouvelles compétences dans ses liens sociaux. Il est davantage sensible à la réussite qu’à l’échec et entreprend de nombreuses activités pour le plaisir d’agir.

A cet âge, l’enfant se confronte de plus en plus au monde extérieur. C’est à ce moment qu’il commence sa scolarité. Il découvre alors d’autres styles d’autorités, d’autres règles et d’autres exigences que ce qu’il connaissait jusqu’alors dans son milieu familial. Il doit apprendre à trouver sa place parmi les enfants de son âge dans des organisations groupales beaucoup plus grandes et souvent assez différentes de celles qu’il a déjà connues. L’adaptation à de nouvelles normes est au premier plan.

 

En conclusion, attachez-vous à apprendre à votre enfant le respect des personnes et des biens, avec persévérance et avec le cœur de Dieu. L’enfant le reproduira plus facilement ailleurs. Instruisez-le dans les voies du Seigneur, notamment à pratiquer la grâce et le pardon. Soyez des modèles de soumission, vous-mêmes étant une enfant du Père et une épouse soumise et vous lui transmettrez, presque sans paroles, les bonnes attitudes. Que votre enfant puisse témoigner, même s’il n’a pas les mots, de votre transformation due à l’œuvre de Dieu en vous ! N’oubliez pas que la motivation est votre alliée ! Que vous puissiez donner envie à votre enfant de connaître ce Dieu si merveilleux !

 

 

*D’après Stanislas Dehaene, psychologue cognitif, neuroscientifique

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