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Mon enfant est un menteur !

Un autre sujet qui me tient à cœur est de vous parler de l’imagination des enfants. Nous sommes toujours dans la tranche des 4/5 ans, quand l’enfant devient un être social.

Des difficultés d’endormissement apparaissent, plus élaborées que celles traversées à deux ans. En effet, son intelligence progresse et il parvient, cette fois, à mieux percevoir l’objet de ses peurs au moment de s’endormir. Il imagine des êtres humanoïdes ou des animaux venant lui rendre visite. Selon les enfants, ce peut être un fantôme, un monstre, un ogre, une sorcière ou plutôt un loup, un crocodile, etc. Là encore, les prétentions de toute-puissance auxquelles l’enfant aspire tant dans la journée, sont anéanties lorsque tombe la nuit et qu’il doit se séparer durant huit heures ou plus de ses parents protecteurs. Seul, dans le noir, allongé dans une position qui le fragilise et le rend vulnérable, il prend bien soin de revenir à la réalité : il n’est qu’un enfant, petit et sans force face à son assaillant (inventé de toutes pièces, par ses propres soins).

 

Votre enfant vous parle d’amis imaginaires, de fantômes sous son lit, s’invente un papa extraordinaire pompier ou pilote, ou raconte de superbes vacances à New-York, alors que vous avez juste pique-niqué au bord d’un étang. Bref, son imagination est débordante.

 

J’ai une bonne nouvelle pour vous ! C’est tout à fait normal ! Encore une fois, tous les petits passent par cette étape, plus ou moins visible. Tous, ce qui inclus le vôtre ! Sortez de ce carcan légaliste qui fait de lui un menteur et un mythomane. On dit qu’il faut que jeunesse se fasse. Je dis qu’avant cela, il faut qu’enfance se fasse. Certains enfants sont, plus que d’autres, dotés d’une imagination extraordinaire. Ils deviendront sûrement de grands artistes, cuisiniers, architectes, …, et il en faut, n’est-ce pas ?

 

L’enfant est persuadé que ce qu’il dit est la réalité. Mettre sa sincérité en doute peut occasionner des blessures inutiles. Demandez-lui de vous présenter cet ami incroyable à qui il se confie, le soir venu et présentez-lui le vôtre, Jésus, Celui qui enlève toutes les craintes et chasse tous les ennemis. Priez avec lui pour demander à ce Jésus de l’accompagner dans son sommeil et de le garder des dragons cracheurs de feu.

 

Riez de ces élucubrations telles que : « Mon papa est président ! » ; « C’est la poupée qui m’a demandé de lui couper les cheveux. » ; « La maîtresse a une fusée dans son jardin ! ». Montrez-lui que vous n’y croyez pas vraiment, sans pour autant mettre sa parole en doute et passez à autre chose. Un jour viendra où tout cela s’arrêtera, lorsque l’enfant sera capable d’affronter ses peurs comme le noir, la solitude, les bruits qu’il n’identifie pas -Isolez votre chambre et soyez discrets ! -, et de pouvoir faire face aux changements brutaux comme un déménagement, une nouvelle maîtresse, l’arrivée d’un nouveau-né, un camarade agressif, …

Tout et n’importe quoi peut devenir une source de stress ou d’angoisse et emmener l’enfant à se réfugier dans un monde imaginaire. Identifiez les causes, rassurez et cela passera d’autant plus vite.

 

Le mensonge récurant pour se mettre en valeur doit vous alerter. Il ment car il manque de confiance en lui, il a besoin d'être rassuré ou qu’on fasse plus attention à lui. Il recherche la fierté dans votre regard. Pensez toujours à l’équilibre de la balance de Roberval : Ne jamais trop pencher d’un côté ou de l’autre, entre félicitations et sanctions !

 

L’enfant peut également mentir par peur de la punition. Rétablissez une relation de confiance pour qu’il n’ait pas peur de vous avouer ses fautes ou ses erreurs, une fois que vous lui aurez expliqué quelles en sont les conséquences et pourquoi il ne faudra pas recommencer. La sanction ou la correction systématique n’aide pas nos enfants à grandir : c’est la peur de la sanction qui les empêchera de faire une bêtise, et non la recherche de devenir un être agréable, apprécié de tous. Quand la peur de la correction aura disparu, plus tard, préparez-vous à un affrontement insoutenable, une rébellion désastreuse ou à une fuite en dehors du foyer.

 

Notons une fois pour toutes que contrairement à nous, Dieu aime sans condition. Dieu est Amour, mais il est juste et corrige Ses enfants pour les libérer de leurs mauvais penchants, pour qu’ils deviennent comme Lui et soient un témoignage puissant de Sa grâce.

Encore une fois, si vous avez développé une relation de cœur avec votre enfant, il vous pardonnera si, parfois, votre intervention a été quelque peu démesurée. S’il ressent votre amour et votre souci de son bien-être présent et futur, il accueillera votre autorité, qui est synonyme d’amour pour lui.


À cet âge-là, l’enfant apprend à dessiner. Il sait déjà tracer une boucle fermée sur laquelle il appose deux grosses taches pour les yeux et un trait maladroit pour la bouche. Ainsi, la première ébauche d’un visage humain apparaît sous ses doigts. Au fur et à mesure de son engouement pour le dessin, il va peu à peu représenter graphiquement des formes de plus en plus évoluées pour réaliser, en définitive, un bonhomme complet. L’enfant se représente le corps humain, son corps, celui de l’autre, et donc lui-même en société. C’est aussi par le dessin que cet enfant devient un être social.

 

Le dessin est un moyen de communication et un excellent exutoire. Encouragez votre enfant à dessiner ce qui lui fait peur. Dessinez vous-même avec lui. Demandez lui aussi de représenter sa famille et tous ceux qu’il côtoie chaque jour et observez, observez, observez bien ses dessins. Si quelque chose vous paraît anormal, alarmant, n’hésitez pas à les montrer à un professionnel. Il vaut mieux lever le doute plutôt que passer à côté d’un futur traumatisme.

 

Je regardais dernièrement le dessin d’un enfant représentant les membres de sa famille. J’étais émerveillée, car chacun était à sa place : Papa grand, fort, qui protège sa famille ; Maman juste un peu plus petite que papa ; les enfants rangés en « Dalton » selon leur ordre de naissance, avec des couleurs très significatives concernant le sexe et l’âge de chacun, tous affichant un grand sourire. Le dessin d’une famille unie et HEUREUSE !

Sur certains dessins malheureusement, beaucoup représentent une maman surdimensionnée, à côté d’un papa presque qu’au même plan que les frères et sœurs. Ah la la ! Dans une famille chrétienne, il est bon, essentiel, d’établir ou de rétablir l’ordre que Dieu a institué pour la famille. Allez ! A vos feutres, crayons et  papier !

Inspiré des articles de Harry Ifergan psychologue

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