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La pelle de l’Évangile

Cette histoire me fut rapportée, il y a quelques années, concernant un jeune homme qui avait eu, lors d’un enterrement, une attitude exemplaire. Ce jeune garçon, d’à peine une vingtaine d’années, accompagnait une équipe missionnaire dans un pays pauvre d’Afrique.

L’accueil de l’église locale était assez mitigé. Cette congrégation était devenue méfiante, quant aux prédicateurs de passage, qui jusqu’à maintenant, leur avaient promis monts et merveilles. Certains, même, avaient peut-être abusé de leur libéralité, malgré leur extrême pauvreté. L’ambiance n’était pas des plus chaleureuses.

Un événement totalement inattendu permit un retournement de situation bienheureux. Un homme décéda et tous les pasteurs se retrouvèrent ensemble aux funérailles. Pendant la cérémonie, deux frères s’acharnaient à creuser le trou suffisamment profond destiné au cercueil. Il semblerait que cela traînait dans le temps. C’est alors que ce jeune homme de l’équipe missionnaire saisit une pelle et se mit à creuser. Stupéfaction générale ! Comment un jeune homme blanc pouvait-il se préoccuper d’une famille noire qu’il ne connaît pas et pauvre de surcroît ? Comment acceptait-il de descendre dans ce trou pour une tache aussi ingrate, faisant fi de sa belle chemise blanche, sous ce soleil de plomb ? Tous furent profondément touchés de ce geste spontané et rempli d’empathie. Il n’en fallait pas plus pour que l’accueil en soit bouleversé. Toute l’église locale et ses dirigeants ont alors ouvert leur cœur et accueilli l’Évangile, avec joie et empressement. Cet Évangile qui consiste à aimer, donner, faire grâce plutôt que réclamer.

Cela me fait penser à ces versets de l’apôtre Jacques: « Nous avons connu l’amour, en ce qu’il a donné sa vie pour nous ; nous aussi, nous devons donner notre vie pour les frères … N’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et vérité. »

Cette église, blasée d’anciens discours sans véritables soins spirituels et naturels, avait vu, par ce jeune homme, qu’aimer signifie donner, soutenir et aider. Ils ont vu, au-delà des mots, des cœurs disposés à donner leur vie pour eux, plutôt que des étrangers venus les dépouiller une fois de plus.

Parfois, un geste suffit pour manifester le cœur de Dieu, pour montrer que l’on est concerné, de manière désintéressée et emmener les hommes et les femmes à se tourner vers Lui. Jésus nous le demande : « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. »

Soyons concernés par le salut des âmes, par le soutien aux frères et sœurs en la foi, par leur croissance spirituelle, par leurs besoins les plus élémentaires. Les temps deviennent de plus en plus difficiles et certaines familles rencontrent de réelles difficultés financières. Elles prient, exercent leur foi et s’en remettent à Dieu. Nous ne pouvons pas décemment fermer nos entrailles, mais nous devons prier pour être conduits, pour ne pas bouger dans nos émotions ou le légalisme, en un mot, dans la chair.

Le lien familial dans l’église se construit par l’omniscience du Saint-Esprit. Lui seul sait comment unir les cœurs. Chacun est appelé à intervenir, poussé par l’Esprit, pour diffuser le soutien nécessaire, dont Dieu se servira pour créer et tisser les liens spirituels. Il convient de prier pour savoir comment et quand soutenir.

 

Puissions-nous être de ceux qui arrivent à point nommé pour être une bénédiction ! La gloire en revient à notre Dieu, toujours, car nous ne sommes que des instruments entre Ses mains.

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