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« Et puis, c’est ta faute, aussi ! »

Qui, d’exaspération, n’a jamais prononcé cette phrase ? Elle surgit, le plus souvent, à la fin d’une discussion - pour ne pas dire dispute - où excédé, on pointe du doigt et on prononce ce jugement terrible : « C’est ta faute aussi ! »

Beaucoup l’ont fait avant nous : Adam a rejeté la faute sur Eve et sur Dieu « C’est la femme que tu as mise … » ; Eve sur le serpent ; Saül sur Samuel ; Marthe sur Jésus, etc.

Sans équivoque, l’accusation fait partie du caractère de l’homme - et de la femme -. Disons-le, franchement, il est plus facile de rejeter la faute sur les autres, plutôt qu’entendre et se remettre en question.

 

Bien souvent, dans les discussions conflictuelles entre époux, le bât blesse, - et c’est le cas de le dire, cet appareillage blessait les animaux de charge et les faisait souffrir - car on se trompe sur les motivations de l’autre. A partir du moment où l’un est blessé, c’en est fini ! Aucune possibilité d’aboutir au but recherché ! Cela peut être d’emmener l’autre à renoncer à une mauvaise habitude, ou de l’exhorter à grandir spirituellement, … Qu’importe ! A la moindre blessure, le cœur se ferme, le cou raidit, et l’on se retrouve penaud à obtenir le contraire de l’effet escompté. L’autre est blessé, en colère, nous en veut, ... « Misère de misère ! Comment lui faire comprendre ? »

 

Tout d’abord, il convient de s’excuser si on a blessé. Mais la blessure, elle, n’excuse pas le fait que l’autre a besoin de considérer ce qui a été dit, de la part de Dieu.

Souvent, je me suis retrouvée avec mon époux dans cette impasse, à regretter d’avoir voulu exhorter, tant la discussion s’est envenimée de reproches réciproques. La chair reste la chair ! Mordus, nous mordons à notre tour. Dans ces moments, nous retrouvons la mémoire sur les reproches et blessures passés, à la vitesse de la lumière. L’amnésie serait souhaitable parfois !

La maturité se construit. Et, rien n’est perdu ! Les paroles venant de l’Esprit, même si la réaction a été charnelle de part et d’autre, font leur petit bonhomme de chemin, lentement et sûrement. La puissance de la prière, plutôt que nos insistances réciproques, accomplira le miracle. Parfois, le lendemain, ou quelques mois plus tard, l’un et l’autre s’aligne avec la volonté de Dieu. Car il s’agit de cela, d’obéir à Dieu, et non à Monsieur ou à Madame. Mais, si Madame demande que les tee-shirts restent pliés, est-ce la volonté de Dieu que le mari s’y plie ? - sans jeu de mots volontaire -. A lui de voir ! Il est parfois préférable de mourir à soi-même, par amour pour Dieu et son épouse, plutôt que chercher querelle. Jusqu’où va cet amour d’aimer sa femme comme Christ a aimé l’église ? L’amour de Dieu contient également une part de réprimande et de résistance, pour notre bien. La vision à rechercher et à chérir est de vivre pour la justice, pour la construction du royaume de Dieu, pas notre propre royaume.

 

Si la motivation est bonne, s’il s’agit d’obéir à la volonté de Dieu, assurément cette parole reviendra, par la prédication, par la même personne ou quelqu’un d’autre. Dieu parle de plusieurs manières, n’est-ce pas ?

Reconnaissons que parfois, Dieu a dû nous parler plusieurs fois avant qu’un déclic ne se soit produit, ou qu’un cri ne soit monté de notre cœur pour être délivrés, transformés. Ne nous attendons pas à être entendus à la première exhortation. Il faut être patient.

 

Tout et toujours reviendra à l’attitude de cœur ! Une épouse doit parler, avec ce cœur de sœur en Christ, face à son mari. Il devrait ressentir le même cœur que si c’était la femme du pasteur qui lui parlait, avec assurance, mais respect.

Le fait est que souvent la proximité fait que l’on a le premier réflexe charnel de montrer à l’autre qu’il n’est pas parfait. Aucun problème à cela, c’est la vérité ! « Mais il s’agit de toi, là, chéri(e) ! On ne parle pas de moi, mais de toi ! Une autre fois, si tu veux on parlera de moi. Mais revenons à ce que je suis en train de te dire. »

Le deuxième réflexe est de dire à l’autre : «  C’est ta faute aussi, parce que … ». Cela touche parfois aux responsabilités qui incombent à chacun. L’un et l’autre doit savoir ce que Dieu attend de lui dans le couple. Il existe une base solide, instituée par Dieu lui-même et qui tiendra bon. Qui a lu « Une famille unie, c’est possible ? » de Miki Hardy ? Procurez-vous ce livre, absolument nécessaire pour bâtir son couple selon le cœur de Dieu, sur ctmi.org.

 

Parfois, le manque de sensibilité de la part du mari, dans des moments difficiles - mais passagers - où l’épouse, la maman, a besoin d’aide, fait que l’explosion est inévitable. Épuisée, elle n’est plus disposée à entendre et à faire quoi que ce soit. On n’exhorte plus, on reproche. Il s’agit de demander de l’aide tout simplement, au lieu d’attendre que l’autre devine. C’est fou comment le cœur d’une femme peut se laisser emporter par le constat que son mari n’est pas sensible, rester là-dessus et ruminer des jours durant, au lieu de calmement lui faire connaître ses besoins ! Il ne sera peut-être jamais sensible. Peut-être qu’il faut accepter cet état de fait et cesser de se morfondre en restant constamment blessée ! La science a décrété que la parole appartient aux femmes. Alors, parle, parle, PARLE, ma sœur, avant d’exploser comme une bombe incendiaire !

Et surtout, ne cède pas à la tentation de te refuser à lui, car c’est une terrible erreur aux conséquences désastreuses. Réponds à ses besoins, il en va de son équilibre mental et affectif. Désolée, si ce sujet dérange, mais c’est un point plus qu’important !

 

Demandons à Dieu de nous accompagner, lorsque nous abordons ces sujets qui fâchent. Pendant que la discussion s’égare, arrêtons-nous quelques secondes et prions en notre cœur : « Seigneur, que dois-je répondre ? Il ne comprend pas. » Parfois, l’Esprit de Dieu nous commandera de nous taire. Nous avons parlé, le reste lui appartient. Parfois, il rechargera notre énergie pour réfuter par des paroles inspirées.

Dans tous nos rapports humains, veillons à effacer toute trace de notre passage. Ne laissons pas de blessure ouverte, de rancune, de non-pardon, …, derrière nous.

 

Matthieu 5 :23 nous dit : « Si …, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, ... va d’abord te réconcilier avec ton frère ; puis, viens ... » Quoi que nous fassions pour Dieu, assurons-nous d’être des instruments de paix et de justice, d’avoir un cœur pur et que personne n’a rien contre nous.

 

Le couple se construit aussi dans les orages et les tempêtes. Si le ton monte parfois, humilions-nous pour que la paix et la sérénité soient conservées. Prions, parlons, prions encore et laissons Dieu faire le reste. Il le fait tellement et merveilleusement bien. Nous croyons qu’en exhortant nous faisons, NON, c’est Dieu qui change les cœurs ! Il est puissant !

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