À vous, chers étudiants, J’ai longtemps été assis sur vos bancs
Et je sais ce que c’est d’entrer chaque matin dans la jungle des apparences,
Le zoo de la popularité et de la prestance,
Le cirque des modes et des tendances,
De vivre avec cette pression omniprésente
De ne pas savoir ce que les autres disent de nous et pensent.
Le monde dans lequel on vit a laissé le superficiel l’emporter sur le réel.
Le vrai du faux ne nous intéresse plus trop,
Le laid du beau, on le remarque très tôt.
On admire ce qui frappe les yeux, mais on évite du regard ce qui est insignifiant.
Tout nous laisse croire que ce qu’on paraît est beaucoup plus important
Que ce qu’on est réellement.
L’image que l’on projette nous obsède tellement
Qu’on n’ose plus se donner la permission d’exister tout simplement.
On a appris à bien paraître,
Mais on ne sait plus comment « être ».
On est devenu des pros pour faire semblant,
On a de la peine à être franc.
On voudrait tellement être soi, ne serait-ce qu’un instant,
Mais le poids du regard des autres est lourd et pesant.
On se crée alors un personnage au goût du jour en espérant
Que les autres l’aimeront finalement.
Le problème c’est qu’ils finissent par l’aimer, évidemment,
Et là on réalise qu’ils aiment quelqu’un qu’on n’est pas véritablement.
Il semble qu’entre temps, on ait perdu l’art d’être authentique et l’audace de vivre vrai.
Et là serait le moment parfait
Pour vous lancer un beau petit discours réchauffé,
Qui aurait tout l’air d’une solution sacrée.
Vous savez : ces fameux clichés qu’on entend sur le Net ou à la TV :
« Osez être vous ! Devenez qui vous voulez devenir. Tu t’appartiens, tu es le maître de ta destinée et tout repose sur toi. Go, fonce ! Envole-toi ! Accomplis-toi ! »
Je n’ai rien contre l’épanouissement personnel, mais ça, ça n’a rien à voir avec l’authenticité.
C’est de l’égocentrisme assumé.
Ce n’est pas de l’honnêteté ni de la vulnérabilité.
Ça, c’est le slogan de l’enfer : « Je suis la personne la plus importante qui existe ! »
Ce faux discours entretient l’illusion qu’on est compétents pour conduire nos propres vies,
Atteindre notre propre estime de soi
Et trouver un objectif suffisamment grand pour donner un sens à la vie,
Sans Dieu ni les autres, mais seulement avec MOI et pour MOI.
C’est une forme de nombrilisme aigu qu’il faut vite soigner
Parce qu’il travestit complètement la vraie définition de l’authenticité.
À l’école de l’authentique, on commence par se voir tel qu’on est, ni plus, ni moins.
On arrête notre mascarade et on enlève notre camouflage
Pour réfléchir sur notre vraie situation d’être humain.
Après tout, ce n’est pas ce qu’on est : des homo-sapiens ?
Des humains pensants et dotés de jugement ?
Je sais que c’est atypique d’être sincère avec soi-même.
On préfère se divertir et monter le son de la musique.
Mais il vaut le coup parfois de se regarder dans le miroir,
Sans se bercer d’illusions sans espoir.
On préfère éviter notre misère et notre faiblesse,
Mais il faudra un jour où l’autre admettre notre petitesse,
Reconnaître notre abaissement et nos mauvais penchants,
S’avouer notre ignorance et notre indifférence,
Confesser notre vanité et notre perversité.
Oui, nous sommes capables des plus grandes bontés
Mais aussi des plus atroces cruautés,
Pourvus d’une certaine moralité,
Mais inclinés à ne pas la démontrer,
Dotés d’une immense créativité,
Mais prédisposés à mal l’utiliser,
Conçus pour la perfection,
Mais enfoncés dans la corruption.
Nous sommes créés à l’image de Dieu mais aliénés par le péché.
Nous sommes des créatures sublimes, uniques et magnifiques,
Mais tellement dissolus et éloignés de celui qui nous a aimés et créés.
Heureusement, lui, il ne manque pas d’authenticité.
Il est toujours qui Il est.
Il est Dieu à tout moment.
Le même, hier, aujourd’hui et éternellement,
100 % fidèle à lui-même, aucun relâchement,
Pas de fausseté ni d’hypocrisie,
Aucune duplicité ni tromperie.
Loyal et véritable,
Sa présence est toujours intégrale.
Stable et immuable,
Son intégrité est des plus totales.
Mais comment tenir debout devant un Dieu aussi colossal ?
Comment aller vers Lui ? L’écart est tellement radical.
On est pitoyable, Lui irréprochable. On peut espérer un lien vertical ?
Le regarder, c’est comme fixer le soleil, on en est incapable !
Heureusement, Lui, Il n’a pas manqué d’authenticité.
Il a accompli ce qu’Il avait annoncé.
Il ne nous a pas laissés dans notre bourbier.
Venu comme un humble charpentier,
Il ne s’est pas gêné pour nous dire nos quatre vérités,
Mais Il s’est dépêché de nous aimer.
Il a identifié les chaines de notre captivité,
Puis Il nous en a remis les clés.
Il a exposé la noirceur de nos cœurs
En l’éclairant de Sa magnifique blancheur.
Il nous traité de pécheur,
Mais Il s’est offert comme Sauveur.
Si Dieu ne s’était abaissé, Sa majesté nous serait encore inatteignable.
Nous serions pour toujours inacceptable et coupable devant son tribunal.
Mais parce qu’il a envoyé son Fils, le seul impeccable,
Nous avons aujourd’hui un espoir inébranlable.
En Jésus-Christ, nous avons l’espoir d’être aimé pour qui on est.
On a l’assurance d’être approuvé,
La sécurité d’être estimé et la conviction d’être pardonné.
Voilà la grande nouveauté ! Le début de l’authenticité !
On était pécheur et souillé,
Mais c’est pour nous que Jésus a été crucifié.
Cette nouvelle nous donne l’opportunité d’être vrai avec nous, avec Dieu et avec les autres.
Dieu nous a acceptés au pire de nous-mêmes, plus besoin de se prendre pour un autre.
On enlève nos masques sans s’inquiéter,
Fini le jeu de la popularité ou de la notoriété !
On ne vit plus pour chercher l’amour des autres.
À Dieu les complexes de supériorité et la fausse humilité !
On sait qui on est, on commence alors à valoriser les autres.
Chers étudiants, laissez tomber ce que vous pensez être
Ou ce que les autres veulent que vous soyez
Pour embrasser ce que Dieu dit que vous êtes.
Il veut vous combler et Il vous aime.
Il vous a voulu comme vous êtes
Cette année, soyez authentiquement vous-même.
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