Imaginons que tous les deux, nous sommes confortablement installés dans mon salon, une bonne tasse à café ou de thé à la main, pour nous réchauffer - il fait 16°C en cet instant -. Cela fait bien longtemps que l'on ne s'est pas rencontrés et le plaisir des retrouvailles est partagé, du moins je l'espère. Alors, de quoi allons-nous parler ?
On débute généralement par les nouvelles de la famille, politesse oblige. Puis le travail, la santé, la dureté de la vie, le gouvernement, ..., et cela dans l'ordre que vous convient.
Arrive enfin le moment où l'on aborde notre vie chrétienne respective ! Et là, bien souvent, on ne parle pas de nous, mais des autres. La passion prend le dessus, les filtres sautent, les commentaires vont bon train. On devient tout à coup très volubiles, à en perdre respiration. On commente telle ou telle exhortation en y mêlant nos réflexions personnelles, au point où on s'éloigne ce que le pasteur a voulu délivrer comme message.
Selon la maturité dans laquelle on se trouve, on va faire des efforts pour ne pas se laisser aller à trop de remarques désobligeantes et de commentaires déplacés sur les uns et les autres - frères et sœurs en Christ, est-il utile de le préciser ? -L'adage dit que les paroles s'envolent et les écrits restent. L'apôtre Jacques a une toute autre opinion lorsqu'il parle de la langue. Et, reconnaissons-le, avouons-le, les femmes, en général, domptent bien mal ce petit organe qui peut embraser toute une forêt.
Qui ne s'est pas surpris à se laisser aller à un jugement malheureux et immédiatement ressentir la tristesse de l'Esprit ? On essaie alors par tous les moyens de rattraper ces paroles, en espérant les effacer à coup de "Il faut prier pour lui, pour elle.", "Tu sais, le Seigneur va la changer." ou encore "Que cela reste entre nous, on va garder la foi pour cette personne, car on a tous le droit de changer !". L'ignominie nous gagne et on ne l'exprime même pas.
De plus en plus, j'ai cette conviction que nos paroles ne s'envolent pas. Ce sont des semences de l'ennemi qui pourrissent les relations. Ce sont des croix qu'on met sur les autres, des cases ténébreuses dans lesquelles on les enferme : orgueilleux, radin, légaliste, égoïste, paresseux, etc.
Heureusement, la repentance aide chacun à se relever et nous constatons avec gloire que les personnes changent, pour peu que l'Evangile apporté le permette. Hélas, bien souvent, nous ne savons pas les dégâts que nous causons.
Je me suis repentie bien de fois d'avoir trop causé ou d'avoir perdu la foi concernant un frère ou une sœur, l'enfermant dans ses mauvais penchants ou dans des mauvais souvenirs, comme si le Seigneur ne pouvait pas intervenir et amener un changement de cœur. Nous attendons tous que l'autre change, mais n'est-ce pas au maître de s'en occuper ?
Entrons en nous-mêmes, comme nous sommes chacun exhortés à le faire ! Crions sur notre misère plutôt que de geindre sur ce qui nous dérange chez les autres ! Puissions-nous avoir un cœur brisé d'avoir émis des jugements, bien souvent inexacts, car nous n'avons ni les tenants ni les aboutissants de toute situation !
Que le Seigneur nous amène tous à une plus grande maîtrise de notre langue ! Le corps de Christ s'en porterait bien mieux. Que nos conversations soient de plus en plus sanctifiées ! Rejetons toute mauvaise pensée, avant qu'elle ne s'exprime !
Écrire commentaire