Je résumais brièvement à un de nos pasteurs comment cette année 2023 a été difficile et particulièrement ces trois derniers mois, surtout au niveau de ma santé. Ce fut maladie sur ma maladie, à peine rétablie qu’autre chose se déclarait. Et, à chaque fois, un nouveau coup était porté au moral.
Dans un moment d’accalmie, je décidais de reprendre le sport. Ma santé se détériora davantage. J’ai du subir une petite intervention sous anesthésie locale particulièrement douloureuse et un rétablissement difficile durant plusieurs semaines. La douleur physique écorchait mon âme. J’étais affaiblie par la maladie et abîmée psychologiquement. Je questionnais le Seigneur. « Que se passe-t-il ? Pourquoi toutes ces maladies ? » Comme si la non-santé ne suffisait pas, des problèmes relationnels pointèrent leur nez. Je ne me sentais ni comprise, ni soutenue, abandonnée, mettant mon épuisement général sur l’excès de travail et l’absence d’attention d’autrui. Vous le comprenez, la déprime était au prochain carrefour. Je broyais du noir, la gorge nouée, avec un doigt accusateur pointé en tous sens.
Mon cœur était brisé. Mais attention ! Ce n’était pas ce cœur brisé sur sa misère spirituelle que le psaume 51 nous appelle à rechercher : Un cœur brisé et un esprit contrit, accompagnés d’un cœur pur. Mon cœur à moi était brisé, comme après un deuil, une rupture amoureuse, une trahison, une mauvaise nouvelle. Un cœur brisé, oui, mais pur, pas toujours ! J'oscillais entre reproches, colère, pardon et compassion envers les autres et moi-même. Le plus souvent, je ressentais un profond chagrin, une blessure ouverte, une souffrance en filigrane que l’on retrouve chaque matin vous étranglant tout au long du jour, allant même jusqu’à une douleur physique dans la poitrine. Ce n’était pour moi qu’un nouveau manque de magnésium auquel je suis habituée et dont je connaissais bien les symptômes. Etant au repos depuis trois mois, essayant tant bien que mal de récupérer un peu d’énergie, je me disais qu’une cure arrangerait les choses. Sauf qu’au bout de deux jours, l’oppression dans ma poitrine persistait en même temps que cette peine pesante.
Je décidais donc d’aller consulter mon docteur, qui me dirigea vers SOS Médecins pour un électrocardiogramme. Après le dit examen, la jeune doctoresse m’annonça qu’elle préférait avoir l’avis d’un cardiologue. Là, j’ai commencé à m’inquiéter. A l’annonce qu’une ambulance allait me transférer aux urgences, le choc fut grand. J’allais si mal que cela ? Je mis ma famille et les anciens rapidement au courant.
A nouveau un ECG, des prises de sang, des examens radiologiques, des questionnaires multiples suivis de longues heures d’attente, sur un brancard, dans un couloir au milieu des blessés de toutes sortes, des covidés suffocants, des insultes des alcoolisés, des cris d’enfants et même d’un mort dans un accident de voiture. Celui-ci était très silencieux, mais la vision de ce genre de scène vous abrutit un peu. Ce n’est franchement pas un lieu agréable. Je priais davantage pour être préservée de tous les virus environnants que pour mon problème de cœur.
On me refusa à manger et à boire en cas d’opération imminente. En fin d’après-midi, tous les résultats étaient connus : pas de souffrance cardiaque significative. On m’offrit deux verres d’eau. Je suis sortie avec un bilan à remettre à mon médecin traitant avec beaucoup de « Peut-être ». Peut-être une crise d’angoisse, peut-être un début d'angor dû au stress, peut-être un malaise dû à l’apnée du sommeil, peut-être de la spasmophilie, peut-être un problème d’estomac ! Me revoilà repartie pour d’autres examens semblables à un jeu de pistes !
Après deux jours passés en vacances avec ma famille, je suis rentrée chez moi. J’ai retrouvé mon ami fidèle depuis trois mois, mon canapé bien-aimé. L’oppression physique au sternum me quitta au bout de trois jours, mais pas le chagrin, qui allait grandissant. A un moment, j’ai explosé devant le Seigneur, lui criant entre larmes et sanglots de me sortir de ce trou. Clairement, pour moi, je faisais une dépression et un miracle était l’issue. Dès mon réveil du lendemain, j’ai senti que le Seigneur m’avait entendue. J’étais bien, mais bien, mais tellement bien ! Je recommençais à chantonner et à retrouver ma vivacité d’esprit, prête à combattre la maladie quelle qu’elle soit, à reprendre le sport progressivement. Après tout, le début de la nouvelle année prête aux bonnes résolutions !
Je n’ai pas encore gagné toutes les batailles, niveau santé, mais je me sens portée par Sa grâce. Je ne questionne plus le Seigneur, car je sais qu’il en faut beaucoup pour m’abattre et m’amener à capituler. Peut-être qu’Il voulait me réveiller pour me faire sortir d’une routine ankylosante, stérile, loin d’une communion perdue dans l’hyperactivité, les soucis du présent et de l’avenir ? Peut-être est-ce le moment d’organiser ma vie autrement pour davantage prendre soin de moi tant spirituellement, physiquement qu'émotionnellement ou prendre davantage soin des autres ? Ou peut-être est-ce tout cela en même temps ? Quoi qu’il en soit, une pensée me revient toujours ! Dieu a toujours Son regard sur moi. Il sait tout et Il est aux commandes de ma vie. Il sait quand les tumultes cesseront mais, de toute façon, est-ce bien ce qui importe ?
Ce n’est pas la fin de l’épreuve qui compte, mais bien tout ce qu’elle amène : une endurance à mieux supporter les difficultés, un brisement où l’on reconnaît Sa souveraineté, un rapprochement de cœur avec ceux qui prennent soin de nous et nos bien-aimés, un nouvel engouement pour la vie quand on réalise qu’on aurait pu la perdre et ce sentiment d’être fragile et dépendant de Sa grâce. L’épreuve peut durer et le désespoir gagner du terrain. Mais, Dieu tient toutes choses entre Ses mains. Qui s’opposera à Lui, lorsqu’Il veut mettre de l’ordre, bousculer Son enfant pour le sortir des sentiers battus ou lui faire changer de direction ? Pourquoi, souvent par les circonstances, doit-il appesantir notre cœur pour nous ramener à Lui ? Chacun peut répondre pour lui-même ou pas.
Il nous arrive de perdre de vue l’essentiel. Dieu nous le rappelle et Il utilise ce et ceux qu’Il veut. Il nous rappelle que le jeûne et la prière sont nos premières armes. Il nous rappelle que les âmes, surtout celles de notre famille, sont précieuses. Il nous rappelle qu’avant de vaquer à des tâches, nous sommes Ses enfants appelés à Lui ressembler, cherchant l’accomplissement de Sa volonté et rien d’autre. Il est le Souverain aimant et juste.
Et pour finir sur une note agréable, 2023 m’a laissée aussi de belles surprises : un nouveau petit-fils, des attentions succulentes des uns et des autres et beaucoup de petites joies et moments de bonheur en famille.
Soyez bénis !
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Mélanie (jeudi, 28 mars 2024 02:07)
Merci pour ce partage, le Seigneur est fidèle !