Les neurosciences ont particulièrement progressé ces dernières années. Et, heureusement, j’ai envie de dire, car l’humanité va de plus en plus mal. De plus en plus d’enfants et d’adolescents ont besoin de soin, et on dépiste de plus en plus tôt ce qui ne va pas, tant au niveau physique que psychique. Des études ont permis de déceler plus facilement chez les enfants les troubles neurodéveloppementaux, appelés autrefois dyslexie, dysorthographie, dyspraxie, dyscalculie…, et même l’autisme. D’autres ont éclairé le fonctionnement des HPE (haut potentiel émotionnel) ou HPI (haut potentiel intellectuel).
Pour vulgariser, le cerveau est un organe complexe. Comme tout organe, il peut ne pas bien fonctionner, tomber malade ou tout simplement avoir des « défauts de fabrication ». La question n’est pas de chercher pourquoi et à qui la faute. Il faut tout simplement accepter cet état de fait.
Disons que mon foie ne fonctionne pas « normalement » et qu’il m’est impossible de digérer le sucre. Il est clair que si je m’entête à en consommer, je risque de mourir prématurément. Cependant, le diagnostic étant posé, on m’apprend que je n’en guérirai jamais et qu’il faut apprendre à vivre avec. Des règles de vie adaptées peuvent m'aider à vivre longtemps plus ou moins normalement, avec un foie « anormal ». Y a-t-il quelqu’un qui discuterait ce diagnostic posé par un voire plusieurs spécialistes ? J’en doute. Si j’applique le protocole mis en place pour ne pas être malade, y aura-t-il quelqu’un pour me forcer à m’alimenter comme tout le monde, alors que je risque d’être gravement malade ? Là aussi, j’en doute.
Maintenant, revenons aux troubles neurodéveloppementaux. Souvent, c’est l’école qui alerte les parents face à des problèmes d’apprentissage. On conçoit facilement, qu’un enfant ait besoin de lunettes ou d’appareil auditif. Cela devient beaucoup plus compliqué lorsqu’il s’agit de ces troubles. Premièrement, parce que cela peut passer inaperçu, si le trouble est léger. Par ailleurs, l’enfant en grandissant va développer des attitudes pour se fondre dans la masse et faire « taire » sa différence. Tout simplement parce qu’on attend de lui qu’il soit « normal » ! Cela occasionne évidemment de la souffrance, une sous-estime de soi, des problèmes relationnels et une incapacité à être heureux.
Tout comme je dois accepter et faire accepter que mon foie ne synthétise pas le sucre, les troubles neuro-développementaux et fonctionnements cognitifs différents doivent être acceptés. Premièrement, dans le milieu chrétien, la grâce doit faire place au jugement. Ces troubles sont bien souvent génétiques. Il y a des familles de DYS et des familles de HPI. Il faut apprendre à être heureux malgré tout. Jésus accepte ce que l’on est, on doit l’accepter aussi. Qui a décrété qu’on doit tous entrer dans une case et se ressembler ?
Accepter la différence est primordiale pour les parents qui apprendront à leur enfant à s’accepter tel qu’il est. Ensuite, ils doivent protéger leur enfant des paroles blessantes et légalistes. L’instruction est essentielle : instruire l’enfant qu’il fera toujours face à l’incompréhension ou au jugement et instruire la personne qui juge sans savoir, quand cela est possible.
Il est inutile de demander à un enfant d’arrêter de remuer quand il est dyspraxique, sous prétexte que cela nous dérange. Inutile aussi de se moquer de celui qui annone, alors qu’il devrait maîtriser la fluidité de la lecture ! Inutile de forcer celui-là à manger ce qu’il ne peut avaler quand il est atteint de dysoralité sensorielle ! Inutile de se moquer d'un autre qui pleure devant la gazelle dévorée à la télé, quand il est HPE ! Inutile aussi d’obliger celui-ci à embrasser quelqu’un alors que son trouble autistique fait qu’il refuse tout contact physique. Cependant, on peut lui enseigner qu’un bonjour audible est suffisant, s'il en est capable.
Attention, je parle de troubles dont le diagnostic ne fait aucun doute, posé par des professionnels ! Il ne s’agit pas de comportements dus à manque d’éducation venant de parents démissionnaires. Je parle d’un fonctionnement cérébral différent. Des accompagnements peuvent être proposés par la médecine mais l’enfant ne guérira jamais de ces troubles.
SEUL Jésus peut toucher un organe et le régénérer complètement. J’ai vu de mes propres yeux des membres s’allonger, des muets parler et des sourds entendre. Pourquoi Dieu ne pourrait-il pas transformer un cerveau ? Si la personne atteinte de ces troubles vit dans la souffrance de ne pas être comme les autres, elle peut s’attendre à un miracle. Mais le Seigneur reste souverain. Par ailleurs, d’autres sont fiers de leur différence car ils ont su l’apprivoiser et la rendre utile au Royaume.
La pression des parents, de l’école ou de l’église ne doit pas rendre un enfant malheureux quand il est différent car il est incapable de se changer. Je ne conçois pas que le Seigneur puisse s’accorder avec des brimades, des conflits incessants et des exigences qui détruisent l’atmosphère familiale, sous prétexte qu’un enfant doit être éduqué et qu’il doit arriver coûte que coûte à réussir. Il va lui en coûter son bonheur et peut-être même son salut ! Le légalisme détruit, on ne cesse de le répéter. Il ne s'agit ni de le pousser au-delà de ses capacités ni de le conforter dans ses difficultés pour en faire un assisté. Le foyer doit être un refuge d’amour pour les enfants, un hôpital où l’on guérit des blessures du dehors, un abri auprès de parents empathiques et d’une fratrie compatissante et un lieu de retours constants auprès de Celui qui dépose en nous Sa vie, au moyen de la croix.
Parents, soyez toujours prêts à vous remettre en question devant un enfant qui ne rentre pas dans les cases ! Consultez un professionnel et faites-vous aider. Ce n’est pas un manque de foi ! Vous ne demanderez jamais à votre enfant de six ans de porter 50 kg. Vous devez savoir ce que vous pouvez attendre de lui selon son âge et ses capacités. Demandez à un dyspraxique de ranger sa chambre, c’est lui demander de porter 50 kg. Il faut lui donner une consigne après l’autre, d’abord le linge, puis les chaussures, ensuite les jouets… . Des exemples pratiques comme celui-ci, je pourrais vous en donner des tonnes.
En tant que parents responsables du salut de notre enfant, n’est-il pas important de l’accepter tel qu’il est, notamment lorsqu’il est porteur de ce genre de troubles ? Il faut éduquer dans la bienveillance mais aussi dans la fermeté. Il faut apprendre à l’entourage qu’un enfant différent n’est pas forcément un enfant rebelle. Je dis bien « forcément ». Il faut chercher le Seigneur pour discerner ce qui est à l’origine de certains comportements et ne pas s’empresser de juger et de condamner ! De plus, n’oublions pas que les chiens ne font pas des chats, n’est-ce pas ?
Une atmosphère de grâce et de bienveillance, une autorité rassurante qui s’exerce dans la justice, doivent mener l’enfant à Jésus, qui l’aime sans conditions. Ce même amour doit être la motivation de toutes vos interventions éducatives. Comme Dieu, châtiez par amour mais n’exigez pas l’impossible !
La relation avec des bergers portant le cœur de Jésus est d’un grand secours. Quand je me casse un bras, je leur demande du soutien, mais je vais aussi consulter. Le cerveau a ses défaillances comme tout autre organe. En attendant le miracle, il faut se soigner quand le traitement existe. Sinon, il faut tout simplement accepter que ce cerveau soit différent et compter sur la grâce de Celui qui règne dans notre vie.
Écrire commentaire
Lydie (jeudi, 07 mars 2024 04:35)
Super articles. Bravo